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Représailles

Guerre en Ukraine: la Russie bannie de nombreuses compétitions sportives, y compris les Jeux paralympiques

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le Comité international olympique a recommandé lundi aux différentes fédérations sportives d’exclure les Russes et les Biélorusses des compétitions. Depuis, les suspensions de clubs et équipes nationales se multiplient dans de nombreux sports.
par LIBERATION et AFP
publié le 1er mars 2022 à 16h54
(mis à jour le 3 mars 2022 à 10h31)

Renonçant à sa traditionnelle neutralité, le Comité international olympique (CIO) a recommandé lundi de bannir les Russes et les Biélorusses des compétitions sportives. Une mesure sans précédent, justifiée par l’invasion russe en Ukraine. Dans son communiqué, la commission exécutive du CIO demande aux fédérations internationales et aux organisateurs d’événements sportifs «de ne pas inviter ni autoriser la participation d’athlètes et d’officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales».

En revanche, «lorsque cela est impossible à court terme pour des raisons organisationnelles ou juridiques», elle préconise que les ressortissants russes ou bélarusses soient acceptés en tant qu’athlètes ou équipes neutres. Elle maintient également sa recommandation du 25 février enjoignant les fédérations à déplacer ou annuler leurs manifestations sportives prévues dans ces deux pays.

Si plusieurs organisations n’ont pas attendu ces directives du CIO pour prendre des mesures pour sanctionner la Russie, depuis, les annonces s’accélèrent et bientôt les équipes russes ne pourraient plus pouvoir participer à aucune compétition internationale. Le point sport par sport.

Jeux paralympiques : les Russes et les Biélorusses finalement exclus

Après avoir été autorisés dans un premier temps à participer aux Jeux paralympiques d’hiver de Pékin, les athlètes russes et biélorusses en ont été exclus ce jeudi matin, à la veille du début de la compétition. Le Comité international paralympique (CIP) les avait autorisés à participer sous bannière neutre, en adéquation avec les préconisations du CIO.

Mais cette décision a été contestée dans de nombreux pays. Le CIP a donc annoncé son revirement dans un communiqué publié ce jeudi, expliquant que «des équipes et des athlètes menacent à présent de ne pas participer, compromettant les chances de réussite des Jeux paralympiques d’hiver de Pékin 2022».

83 athlètes sont concernés par cette volte-face. Lors d’une conférence de presse le président du CIP Andrew Parsons s’est dit «désolé» qu’ils soient concernés par les décisions prises par leur pays. «Vous êtes les victimes des actes de vos gouvernements» leur a-t-il déclaré.

Football : la Russie suspendue par la Fifa et exclue du Mondial 2022

Dès vendredi, l’UEFA a annoncé le déplacement de la finale de la Ligue des champions censée se jouer au stade Krestovski de Saint-Pétersbourg. Elle aura finalement lieu au Stade de France. Mais la principale annonce est survenue lundi après-midi. La Fifa et l’UEFA ont exclu «jusqu’à nouvel ordre» la sélection et les clubs russes de toutes les compétitions qu’elles organisent.

Les conséquences de cette décision sont multiples. D’abord, la Russie ne pourra pas jouer son match de barrages qualificatif pour la Coupe du monde 2022. Elle devait affronter le 24 mars la Pologne, qui a annoncé refuser de jouer la rencontre. De facto, l’équipe russe ne participera donc pas au Mondial, qui se déroulera au Qatar à partir du 21 novembre.

La sélection féminine devrait quant à elle être privée de l’Euro, prévu au mois de juillet en Angleterre. Enfin, le Spartak Moscou, qui devait affronter Leipzig en 8e de finale de la Ligue Europa, a été exclu de la compétition.

Hockey sur glace : les équipes russe et biélorusse exclues de toutes les compétitions

C’est le sport le plus populaire chez les Russes, mais ces derniers ne pourront pas soutenir leur équipe lors des championnats du monde. La Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) a fait savoir lundi que la «suspension de la participation de toutes les équipes et clubs nationaux russes et biélorusses dans toutes les catégories d’âge et à toutes les compétitions ou événements de l’IIHF jusqu’à nouvel ordre». Le tournoi mondial qui se déroulera du 13 au 29 mai en Finlande se jouera donc sans les Russes ni les Biélorusses. En ce qui concerne le tournoi féminin, prévu du 26 août au 4 septembre, seule la Russie en est pour le moment exclue.

Ski et biathlon : imbroglio entre la Fédération internationale de ski et la Norvège

La Fédération internationale de ski (FIS), dont dépendent toutes les disciplines de sports d’hiver à l’exception du biathlon, est une des rares à avoir fait preuve d’indulgence. Si elle a annulé vendredi toutes les compétitions prévues en Russie, elle préconise tout de même de donner aux différentes équipes l’autorisation de terminer la saison.

«Afin d’assurer une compétition équitable et complète à tous les événements FIS, les fédérations nationales et les organisateurs locaux ne doivent pas suspendre les athlètes en raison de leur sexe, de leur race, de leur nationalité ou de leur orientation sexuelle», a-t-elle déclaré dans un communiqué publié lundi après-midi.

Toutefois, les différentes fédérations nationales ne partagent pas forcément cette position. La Norvège et la Suède, notamment, ont fait savoir qu’elles ne voulaient pas accueillir de Russes lors des compétitions organisées chez elles. Ces pays scandinaves vont sans doute tenter de faire annuler cette décision de la FIS. Affaire à suivre donc.

De son côté, l’Union internationale de biathlon (IBU) a décidé d’exclure la Russie et la Biélorussie, tout en proposant à ses athlètes de concourir sous bannière neutre. Proposition que les deux pays ont rejetée.

Athlétisme : les sportifs russes bannis des compétitions internationales

Les athlètes russes, tout comme ceux biélorusses, devront faire une croix sur les Mondiaux en salle de Belgrade (18-20 mars), ainsi que sur ceux en plein air dans l’Oregon aux Etats-Unis (15-24 juillet). La fédération internationale d’athlétisme, World Athletics, a annoncé ce mardi qu’ils seraient bannis de toutes les compétitions qu’elle organise. Elle applique ainsi la recommandation du CIO.

Basket : les clubs russes suspendus en Euroligue et en Eurocoupe

Dès vendredi, les différents clubs engagés dans la plus importante compétition européenne ont décidé de ne plus se rendre en Russie. Parmi eux l’Asvel (Lyon-Villeurbanne) de Tony Parker, qui devait affronter l’Unics Kazan cette semaine.

Dans un premier temps, l’ECA, qui organise cette compétition, avait imposé aux clubs russes de jouer sur terrain neutre (soit en dehors du territoire russe). Finalement, elle a annoncé lundi la suspension de tous les clubs russes engagés en Euroligue et en Eurocoupe de basket. L’Unics Kazan est donc concerné, ainsi que le CSKA Moscou, le Zénith Saint-Pétersbourg et le Kouban Krasnodar.

Volleyball : le Mondial prévu en Russie délocalisé

L’annonce est tombée ce mardi. La Fédération internationale de volleyball a déclaré que le championnat du monde qui devait se jouer en Russie du 26 août au 11 septembre allait être délocalisé. Le nouveau pays hôte devrait être connu dans les jours à venir.

Polonais et Français, respectivement champions du monde et olympiques, avaient déjà prévenu qu’ils seraient forfaits si la compétition y avait été maintenue. La Fédération européenne a quant à elle annoncé qu’aucun match ne pourrait se tenir ni en Russie ni en Ukraine.

Formule 1 : le Grand Prix de Sotchi annulé

Dès vendredi, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) a annoncé que le Grand Prix de Sotchi serait annulé si la situation venait à perdurer. Elle a estimé qu’il était «impossible de maintenir le Grand Prix de Russie dans les circonstances actuelles». Censé se disputer le 25 septembre, ce devait être le dernier Grand Prix dans la ville qui a accueilli les Jeux olympiques d’hiver en 2014. La course devait être délocalisée à Saint-Pétersbourg l’an prochain.

L’avenir du seul pilote russe en Formule 1, Nikita Mazepin, semble par ailleurs compromis, puisqu’il pourrait être banni par la FIA. En outre, l’écurie américaine Haas, dont il est un des deux coureurs, a remis en cause son partenariat avec son sponsor russe Uralkali.

Tennis : des pressions faites sur la WTA

La Fédération internationale du tennis féminin n’a pas encore pris position dans le conflit opposant l’Ukraine à la Russie, mais elle pourrait être amenée à le faire très vite. Plusieurs joueuses de tennis ukrainiennes ont sommé la Women’s Tennis Association (WTA) de réagir. Elina Svitolina en tête. Celle qui devait affronter la Russe Anastasia Potapova ce mardi à Monterrey a annoncé qu’elle ne jouerait plus contre des adversaires russes ou bélarusses tant que ces dernières ne participeraient pas aux tournois en tant qu’athlètes neutres.

Quant à la jeune Ukrainienne Marta Kostyuk, elle a publié un communiqué dans lequel elle fait part de sa «grande surprise» et son «mécontentement» face à l’absence de réaction à l’égard ce qui se passe dans son pays : «Nous demandons à la WTA de condamner immédiatement le gouvernement russe, de retirer tous les tournois organisés en Russie et de contacter l’ITF [Fédération internationale de tennis] pour qu’elle fasse de même.»

Mise à jour : ajout ce jeudi à 10 h 30 de la décision du Comité international paralympique qui autorise les sportifs russes et biélorusses à concourir.

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