Dans l’État mexicain du Michoacán, à l’ouest du Mexique, les plantations illégales d’avocats prolifèrent sous la menace de groupes armés. Ceux-ci profitent de l’engouement grandissant des Américains pour ce fruit et n’hésitent pas à brûler pour cela des forêts entières, comme le relate ce reportage du “New York Times”.
C’était l’année dernière. Le sommet de la montagne était noyé dans la brume. Les camions remplis d’hommes armés sont arrivés, puis les flammes sont apparues et se sont propagées à travers la forêt de pins et de chênes majestueux où les gens du coin allaient chercher des champignons. Une fois la forêt détruite par le feu, les camions sont revenus, cette fois chargés de plants d’avocats qui se sont retrouvés dans des plantations éparpillées sur la montagne.
“On n’avait jamais vu un incendie d’une telle ampleur”, déclare Maricela Baca Yépez, 46 ans, employée municipale de Patuán, une ville blottie sur le plateau volcanique où les Purépecha [un peuple amérindien du Michoacán] vivent depuis des siècles.
Les forêts de l’ouest du Mexique sont rasées à une vitesse ahurissante pour satisfaire la voracité des États-Unis pour les avocats. Criminels, propriétaires terriens, fonctionnaires et chefs de communauté corrompus sont impliqués et n’hésitent pas à s’emparer de terres appartenant à des particuliers en toute illégalité. Toutes les opérations de déforestation ayant pour but la production d’avocats réalisées ces vingt dernières années sont selon toute probabilité contraires au droit mexicain, qui interdit tout “changement de destination des terres” sans l’autorisation des autorités.
Les États-Unis se sont mis à importer des avocats du Mexique il y a moins de quarante ans, et leur consommation a explosé depuis. Les campagnes de marketing présentent ce fruit comme bon pour le cœur, et
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Avec 1 600 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 130 prix Pulitzer et plus de 10 millions d’abonnés au total, The New York Times est le quotidien de référence aux États-Unis, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print” (“toute l’information digne d’être publiée”).
Dans son édition dominicale, on trouve notamment The New York Times Book Review, un supplément livres qui fait autorité, et l’inégalé New York Times Magazine. La famille Ochs-Sulzberger, qui, en 1896, a pris la direction de ce journal créé en 1851, est toujours à la tête du quotidien de centre gauche.
Quant à l’édition web, qui revendique à elle seule plus de 9 millions d’abonnés fin 2023, elle propose tout ce que l’on peut attendre d’un service en ligne, avec en plus des dizaines de rubriques spécifiques. Les archives regroupent des articles parus depuis 1851, consultables en ligne à partir de 1981.
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