Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le fonds « pertes et dommages », obtenu à la COP27 pour aider les pays touchés par le dérèglement climatique, reste entièrement à construire

Qui seront les bénéficiaires et les contributeurs ? Quels seront les montants ? La conférence mondiale pour le climat n’a pas défini les contours de ce compromis historique.

Par 

Publié le 23 novembre 2022 à 04h15, modifié le 23 novembre 2022 à 10h19

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Une école inondée dans la zone de Chandan Mori, dans le district de Dadu de la province de Sind, au Pakistan, le 28 octobre 2022.

C’est une avancée de la COP27 qui a été unanimement saluée. Les 196 pays réunis à Charm El-Cheikh (Egypte) pour la 27e conférence mondiale sur le climat ont décidé de créer un fonds pour les « pertes et dommages », afin d’aider financièrement les pays touchés par ces dégâts irréversibles dus au dérèglement climatique (cyclones, inondations, etc.). Cette décision, qualifiée d’« historique » par les négociateurs comme par les observateurs, est l’aboutissement d’une demande que les pays du Sud portent depuis trente ans.

Un comité composé de quatorze pays du Sud et de dix du Nord sera chargé de rendre opérationnel ce fonds dès la COP28, qui se tiendra en novembre 2023 à Dubaï (Emirats arabes unis). Il devrait se réunir plusieurs fois dans l’année, et multiplier les dialogues, ateliers et rapports.

Car tout reste à construire : ce fonds, tout aussi important soit-il d’un point de vue politique et symbolique, n’est à ce stade qu’une coquille vide. Le texte de décision de la COP27 ne précise pas ses contours, ni ne répond aux questions épineuses de ses contributeurs et de ses bénéficiaires.

Qui va en bénéficier ?

La COP27 indique seulement que le fonds sera destiné aux pays en développement « particulièrement vulnérables ». Reste à définir les critères de vulnérabilité. Ce fonds pourrait au minimum bénéficier aux petites îles en développement et aux pays les moins avancés (PMA), un groupe dont la liste est établie par l’ONU en fonction du produit intérieur brut (PIB) ou d’indicateurs de développement humain. Il regroupe actuellement 46 Etats, dont l’Afghanistan, le Bangladesh, Haïti ou Madagascar.

L’exemple du Pakistan montre toutefois que la liste de bénéficiaires du futur fonds nécessiterait d’être plus large. Le pays affiche un PIB plus élevé que les PMA. Mais après les inondations qui ont ravagé un tiers de son territoire cet été, il doit supporter un coût de reconstruction de plus de 30 milliards de dollars (29 milliards d’euros), un poids insoutenable pour une économie déjà asphyxiée par la dette.

Le dispositif ne devrait pas seulement bénéficier aux pays mais aussi « aux populations les plus vulnérables », plaide Inès Bakhtaoui, chercheuse associée au Stockholm Environment Institute, coautrice d’un rapport sur la mise en œuvre du fonds, rappelant que la Chine ou l’Inde masquent d’« énormes disparités de développement ». Elle souligne l’importance d’avoir des procédures d’accès simplifié pour les plus vulnérables.

Les questions d’allocation des ressources seront définies par un conseil d’administration, dont la composition reste également à préciser. Celui du Fonds vert pour le climat, le principal mécanisme financier pour les flux Nord-Sud, est par exemple composé de vingt-quatre membres, pour moitié des pays développés et pour moitié des pays en développement. « Il faudrait que les populations et Etats les plus vulnérables puissent décider comment l’argent du fonds “pertes et dommages” est utilisé et leur parvient », appelle Inès Bakhtaoui. La société civile demande également un siège au sein de la structure.

Il vous reste 54.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.