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Le glyphosate pourrait être réautorisé plus vite que prévu

L'herbicide est classé cancérogène probable pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer.

Alors que l’autorisation du glyphosate va expirer mi-décembre, la commission européenne se précipite pour la prolonger. C’est ce qui ressort des révélations faites le 17 juillet par l’ONG européenne Pesticide action network (PAN Europe). Selon les informations de l’association, la commission européenne a présenté aux États membres son projet de rapport pour le renouvellement du glyphosate lors d’une réunion qui se tenait les 11 et 12 juillet derniers.

Un sujet qui n’était pourtant pas à l’ordre du jour de la réunion, dénonce PAN Europe. L’herbicide, classé « cancérogène probable pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), pourrait être renouvelé sans aucune restriction d’utilisation. Et la proposition de renouvellement arriverait officiellement dès le mois de septembre. Une précipitation qui va permettre « d’éviter le contrôle scientifique et public des travaux de l’Efsa [agence européenne de sécurité sanitaire] », regrette l’association Générations futures, branche française de PAN Europe.

« La Commission sape les règles démocratiques »

Car, la Commission européenne avait rendu un avis le 6 juillet dernier, jugeant que l’herbicide controversé ne présentait pas de « domaine critique de préoccupation » chez les humains, les animaux et l’environnement. Un contravis devrait arriver fin juillet, et les documents justifiant l’avis ne seront publiés qu’en octobre. Aussi, l’herbicide pourrait donc être réautorisé « sans tenir compte du fait que de nombreuses dispositions de la loi et de la jurisprudence en matière de protection de la santé et de l’environnement ne sont pas respectées », souligne Générations futures.

« Il est tout simplement scandaleux de voir la Commission saper les règles démocratiques et la transparence en faveur de l’octroi d’une autorisation pour un pesticide aussi nocif », tacle en conclusion Angeliki Lyssimachou, responsable des sciences et des politiques chez PAN Europe.

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