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En Amazonie, face au fléau de l’orpaillage illégal, les Yanomami reçoivent le soutien de l’Etat brésilien

Le gouvernement Lula veut couper le ravitaillement des « garimpeiros », chercheurs d’or qui ont envahi et pollué au mercure le territoire de ce peuple indigène, au point d’y provoquer une famine dramatique.

Par  (Rio de Janeiro, correspondance)

Publié le 02 février 2023 à 23h56, modifié le 03 février 2023 à 12h35

Temps de Lecture 4 min.

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Des indigènes yanomamis à leur arrivée en avion à Boa Vista, dans l’Etat de Roraima, au Brésil, pour être soignés, le 28 janvier 2023.

Le président brésilien n’a pas lésiné sur les moyens. Depuis le mercredi 1er février, l’espace aérien du territoire indigène yanomami est fermé à toute aviation et les fleuves sont contrôlés par la marine. L’objectif est clair : asphyxier le ravitaillement des garimpeiros, ces chercheurs d’or qui ont envahi et gravement pollué au mercure ce territoire de 10 millions d’hectares, au point de provoquer une famine inédite chez ce peuple. « Le gouvernement brésilien va mettre un terme à l’orpaillage sur tous les territoires indigènes, à commencer par celui des Yanomami. Aucun permis d’exploitation ne sera accordé sur les terres indigènes », a assuré le président Lula devant la presse, le 31 janvier, en détaillant les mesures qu’il venait de prendre par décret.

Les images récentes de corps décharnés, d’enfants au ventre rond et aux côtes saillantes avec des touffes de cheveux éparses sur le crâne, ont grandement choqué le pays. La famine est une conséquence directe de cette activité criminelle qui aurait détruit en moyenne 1 038 hectares par an en Amazonie durant le mandat du président Bolsonaro, selon la plate-forme Mapbiomas.

Il aura fallu la visite du président Lula, le 21 janvier, à Boa Vista, capitale de l’Etat du Roraima, pour que le pays prenne la mesure du dénuement dans lequel se trouvent les Yanomami. Dès le lendemain, la ministre de la santé déclarait le territoire en « urgence sanitaire » et évacuait les malades les plus graves, les installations sanitaires locales n’étant plus en état de fonctionnement. Par représailles ou pour semer la terreur, les orpailleurs en ont brûlé certaines ou les ont utilisées comme entrepôts.

« Urgence sanitaire »

En quelques jours, près de 1 000 malades ont ainsi été transportés par hélicoptère vers les hôpitaux de Boa Vista et l’armée de l’air aurait largué 61 tonnes de nourriture dans les villages. Selon le ministère de la santé, 538 enfants de moins de 5 ans seraient décédés pendant la présidence de Jair Bolsonaro, dont au moins 495 de « causes évitables » : malnutrition aiguë, paludisme, pneumonie ou encore une simple parasitose intestinale. Si la dénutrition serait responsable de plus de la moitié de cette mortalité infantile, le paludisme aurait été détecté chez 11 530 patients yanomami en 2022, un chiffre record et très certainement sous-estimé. Sur le plan national, ce nombre correspond à 9,3 % des cas de paludisme, alors que les Yanomami ne représentent que 0,013 % de la population brésilienne.

« Le Brésil va utiliser une partie des fonds internationaux destinés à l’Amazonie pour aider les Yanomami et supprimer l’orpaillage », a annoncé Marina Silva, la ministre de l’environnement, lors de sa rencontre avec la ministre de la coopération économique allemande, à Brasilia, le 30 janvier. Svenja Schulze y accompagnait le chancelier allemand, Olaf Scholz, venu annoncer la reprise du financement du Fonds Amazonie à hauteur de 200 millions d’euros. Cette dotation pour des projets de préservation, créée en 2008, avait été gelée pendant la mandature Bolsonaro.

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