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Au poil

Présidentielle: le patron des chasseurs Willy Schraen votera Macron

Election Présidentielle 2022dossier
Dans un entretien au Parisien, le président de la Fédération nationale des chasseurs annonce qu’il votera pour le président de la République le 10 avril prochain, vantant son bilan en la matière.
par Sacha Nelken
publié le 30 mars 2022 à 8h14

C’est une officialisation plus qu’une véritable surprise. Le 10 avril prochain, le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen glissera un bulletin pour le président sortant dans l’urne. «Je voterai Emmanuel Macron dès le premier tour», a affirmé mardi soir dans le Parisien celui qui entretient de très bons rapports avec le locataire de l’Elysée. Mais attention, cette prise de position n’a rien d’une consigne de vote aux chasseurs, jure-t-il : «Ils font ce qu’ils veulent [...] mais je leur dis : “Faites attention, en deuxième et troisième positions se profilent nos pires ennemis», poursuit-il, ciblant la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon. Et d’ajouter : «Quand je vois [qu’ils] font une percée dans les territoires ruraux, je suis tétanisé. L’heure est grave».

Concernant la présidentielle, Willy Schraen n’a qu’une boussole : le traitement de la chasse. «A mon poste, c’est la seule chose qui compte […] A partir de là, je suis d’une froideur et d’un pragmatisme total sur les choix à faire. Je fais abstraction de mes opinions», affirme-t-il. Avant d’officialiser son vote, le Nordiste a visiblement analysé avec attention les positions des uns et des autres sur son sujet de prédilection. D’autant qu’à l’inverse de Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou Anne Hidalgo, plusieurs candidats comme le communiste Fabien Roussel et Eric Zemmour n’ont pas manqué d’envoyer des marques d’affection aux chasseurs. Problème, selon Schraen, le candidat du PCF votera Mélenchon «qui est pour l’interdiction de la chasse» si ce dernier se qualifiait au second tour. Et l’ancien polémiste se tournerait vers Marine Le Pen qui est «l’animalisme incarné» veut croire le patron des chasseurs.

«A chaque problème avec un ministre de l’Ecologie, il est intervenu»

Pour lui, ce sera donc Emmanuel Macron. Et cela n’a rien d’un choix par défaut. «Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat. A chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’Ecologie, il est intervenu», développe Scharen. Durant son mandat le locataire de l’Elysée a effectivement caressé les chasseurs dans le sens du poil, avec une grande mesure appréciable à leurs yeux : la division par deux du prix du permis national de chasse en 2018. L’omniprésence de l’influent lobbyiste Thierry Coste avait d’ailleurs déclenché la démission de ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, fin septembre 2018. La semaine dernière encore, Schraen vantait en introduction du grand oral des candidats devant les chasseurs «des échanges plus constructifs et réguliers avec Emmanuel Macron qu’avec ses prédécesseurs». Un Emmanuel Macron qui à l’occasion de son quarantième anniversaire en 2017 au Château de Chambord avait participé à l’exposition du tableau de chasse après une battue. La photo qui aurait dû rester secrète avait été publiée sur les réseaux sociaux au grand dam de l’Elysée.

Mieux, à en croire le patron des chasseurs, Emmanuel Macron aurait prévu de substantielles améliorations pour sa petite entreprise durant les cinq prochaines années en cas de réélection. «Il devrait s’engager sur l’indemnisation des dégâts de gibier, une police rurale de proximité, les chasses traditionnelles… Il mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes. J’ai sa parole», assure-t-il. Un projet que le président-candidat, toujours d’après Willy Schraen devrait développer prochainement, dans une lettre adressée aux présidents départementaux de chasse.


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