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McKinsey : le gouvernement se défend contre les nouvelles attaques des rivaux d’Emmanuel Macron

Les oppositions au chef de l’Etat continuent de dénoncer le recours, par le gouvernement, au cabinet de conseil américain, accusé d’évasion fiscale.

Le Monde avec AFP

Publié le 03 avril 2022 à 20h56, modifié le 04 avril 2022 à 08h24

Temps de Lecture 3 min.

Riche en envolées lyriques, du fait de nombreux meetings, le dernier week-end avant le premier tour de la présidentielle a aussi été marqué par la polémique, tenace, du recours par le gouvernement aux cabinets de conseil – et notamment à l’américain McKinsey, accusé d’évasion fiscale.

Place du Capitole, à Toulouse, devant vingt mille sympathisants, Jean-Luc Mélenchon a fustigé le chef de l’Etat, qui a de la sorte « fait entrer le privé dans l’Etat ». « Qui peut croire qu’une société privée va donner des conseils pour l’intérêt général ? », a interrogé le tribun de La France insoumise. Au Cirque d’hiver, à Paris, où elle était en meeting, la socialiste Anne Hidalgo a vu en Emmanuel Macron un « homme décidant seul… presque seul, avec ses amis de McKinsey ». Devant ses partisans, à Pau, Jean Lassalle a ironisé sur un président « abonné » aux services du cabinet américain, sans le nommer.

Le chef de file des sénateurs des Républicains, Bruno Retailleau, a dénoncé un « mélange des genres entre le privé et puis le public ». Dans l’émission « Le Grand Rendez-Vous CNews-Europe 1-Les Echos », le sénateur a dénoncé la « gestion calamiteuse de l’Etat » et la « dépendance » aux « cabinets étrangers ». Pour le président (par intérim) du Rassemblement national, Jordan Bardella, Emmanuel Macron est devenu « le prête-nom d’intérêts privés », en « contradiction hallucinante » avec son discours « quand il nous parle d’indépendance française ». Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour a accusé sur la même chaîne M. Macron de « renvoi d’ascenseur », en référence aux cadres de McKinsey qui auraient soutenu M. Macron lors de sa première campagne présidentielle, en 2017.

« Nous assumons »

Face à la critique continue des oppositions, deux ministres ont de nouveau justifié, dimanche, les contrats passés avec cette société. « Nous assumons, l’Etat a toujours eu recours à des cabinets de conseil depuis le début des années 2000, a affirmé le ministre chargé des comptes publics, Olivier Dussopt, plus tôt dans la journée sur Radio J. Valérie Pécresse a mis en œuvre la loi de réforme de l’université en s’appuyant sur des cabinets de conseil. A droite comme à gauche, ils dirigent des collectivités territoriales qui ont recours à eux. Les dépenses de l’Etat en prestations intellectuelles représentent 0,3 % de la totalité des salaires des agents de l’Etat. Partout en Europe, c’est quatre fois plus. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Affaire McKinsey : l’amertume des hauts fonctionnaires

Sa collègue de la transformation publique, Amélie de Montchalin, a souhaité dans L’Express « dissocier ce qui relève du débat de fond légitime » et « ce qui relève des fausses informations ». Elle a refusé de laisser « dire qu’il y a eu favoritisme de telle ou telle entreprise, car les marchés publics répondent à des règles très strictes et à de nombreux contrôles ». Le président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, a dénoncé quant à lui, sur RMC, une « opération politique ».

« Suspicion de faux témoignage »

Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, avait révélé le 17 mars, dans le cadre d’une commission d’enquête, que les contrats conclus par l’Etat avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus de 1 milliard d’euros en 2021. Les sénateurs ont en outre saisi la justice pour « suspicion de faux témoignage » contre un dirigeant de McKinsey qui avait affirmé que son cabinet payait bien l’impôt sur les sociétés (IS) en France, alors que la commission d’enquête a relevé que les entités françaises de McKinsey n’avaient versé aucun impôt sur les sociétés depuis dix ans.

« S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait lancé le 27 mars M. Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats. Le président candidat avait estimé notamment que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur.

Le Monde avec AFP

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