« Gagatorium, quatre ans dans un mouroir doré ». C’était le titre coup de poing du brûlot écrit par Christie Varenne, une journaliste retraitée, et publié là encore chez Fayard.
Notre consœur y racontait son déménagement, survenu en 2007, de sa Gascogne natale vers la Bretagne. Elle souhaitait alors se rapprocher de ses enfants et avait investi dans deux appartements au sein des Jardins d’Avalon, une résidence brestoise pour personnes âgées. Elle souhaitait occuper l’un d’eux et mettre le second en location. Ce qu’elle fit. « De prime abord, j‘ai été séduite. Le jour où j’ai visité la résidence, de jeunes retraités dansaient la country. Je me suis dit que tout était à l’avenant », expliquait-elle à notre collègue Didier Déniel.
Méthodes visant à « plumer » les résidants
Cette première impression ne durera guère, au point que Christie Varenne va décider de s’intéresser au fonctionnement de cette résidence. « Je me suis aperçue qu‘on payait tous les mois 250 € pour occuper les parties communes. Et que les services étaient facturés même quand l’appartement était vide. Un comble ! », indiquait-elle.
En mai 2011, estimant avoir perdu « toute dignité », elle quitte définitivement la résidence, baptisée « Ker Eden », et s’attelle donc à l’écriture de son livre, « Gagatorium », dans lequel elle dénonce des méthodes visant à « plumer » les résidants. Il paraît en avril 2013.
Pas de diffamation pour la justice
L‘Association des usagers de la résidence des Jardins d’Avalon porte plainte pour diffamation, estimant que 13 passages de l’ouvrage sont « attentatoires à la probité de l’établissement et à son association de gestion ». L’audience est fixée au 14 février 2014, devant le tribunal de Brest. Mais, entretemps, l’association trouve un accord avec l’éditeur, Fayard, qui accepte de cesser l’exploitation du livre. Cette péripétie avait été brandie par Mes Elard et Guillou-Rodriguez, les deux avocats de Christie Varenne : « En matière de diffamation, on ne peut pas limiter ainsi le désistement des poursuites. On doit s‘orienter vers une extinction globale des poursuites ! ». Le tribunal leur donna raison et jugea finalement qu’il n’y avait pas diffamation.