«Nous sommes très stricts»
En marge de la présentation des résultats de Nestlé jeudi, son directeur général Mark Schneider a été interpellé sur le sujet. «Je ne peux que vous répondre ce que nous avons déjà dit, a-t-il lancé. Le travail des enfants n’a pas sa place dans notre chaîne d’approvisionnement. Nous sommes très stricts à ce sujet et nous travaillons très dur pour que cela n’arrive pas.» Point.
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«Compte tenu du fait qu’il s’agit de procédures judiciaires, nous ne pouvons faire de commentaires sur le procès en cours et sur les questions relatives à ce sujet», a réagi laconiquement un responsable de la fondation International Cocoa Initiative (ICI) à Genève. Fondée par les géants du chocolat, cette organisation entend «donner une réponse globale et coordonnée de l’ensemble du secteur au travail des enfants dans les plantations».
Sur son site internet, ICI reconnaît le problème: «On estime à 1,56 million le nombre d’enfants qui travaillent dans le cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, soit 50% des enfants vivant dans des ménages producteurs de cacao.» En 2021, Année internationale pour l’élimination du travail des enfants, la fondation veut employer ses treize ans d’expérience en la matière et renforcer la sensibilisation auprès de tous les acteurs.
Les promesses de l’industrie
Ce qui énerve Terry Collingsworth, directeur d’IRAdvocates, c’est l’engagement pris par l’industrie en 2001 d’en finir avec le travail des enfants dans les plantations en 2005. «Au lieu d’assumer ses responsabilités, elle s’est accordé de nombreuses prolongations unilatérales et promet maintenant de réduire le travail des enfants de 70% d’ici à 2025», dénonce-t-il. Selon lui, le nombre d’enfants dans les plantations tant en Côte d’Ivoire qu’au Ghana – ces deux pays produisent 80% du cacao mondial – a augmenté ces dernières années.
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La plainte collective s’appuie sur une loi américaine qui «permet aux victimes de la traite et du travail forcé de poursuivre les entreprises qui y participent et qui en bénéficient». Pour Terry Collingsworth, l’objectif de la plainte est de les forcer à arrêter «une fois pour toutes».