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Ikea accusé par une ONG d'utiliser du bois abattu illégalement

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Ikea - NOAH SEELAM

Selon une enquête menée par l'ONG Earthsight, le géant mondial du meuble vendrait des chaises fabriquées avec du bois abattu illégalement dans les forêts des Carpates ukrainiennes. Ikea, qui a toujours affirmé veiller à la qualité de ses approvisionnements, a annoncé lancer un audit.

Ikea est le plus grand consommateur de bois au monde: la fabrication de ses meubles a nécessité 21 millions de mètres cubes l'année dernière, soit 1% du bois commercialisé dans le monde. Et si l’enseigne annonce privilégier l’approvisionnement responsable, en collaborant avec le FSC et WWF, une de ses sources vient d’être dénoncée par l’ONG britannique Earthsight. Selon ses enquêteurs, ce sont les arbres provenant de la province de Velkyy Bychkiv, située dans les Carpates en Ukraine, qui posent problème.

Dans ce pays, les forêts sont entre les mains d’entreprises publiques où règnent la corruption. Des hêtres ont ainsi été abattus en dehors des périodes légales. Car entre avril et mi-juin, la loi ukrainienne impose une période de "silence" avec l'arrêt des exploitations forestières pour permettre à la faune très fragilisée, comme le lynx et l’ours, de se reproduire en toute tranquillité. Malgré la pandémie, les coupes illégales ont perduré au mois d’avril.

Des chaises vendues à travers le monde

Ce bois de hêtre abattu illégalement est utilisé pour fabriquer des chaises, comme l’emblématique modèle pliant "Terje" et celle destinée aux salles à manger " Ingolf "

"Chaque année, des dizaines de milliers de chaises en bois illégal sont vendues dans les magasins Ikea à travers le monde, y compris aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne", dénonce l’ONG.

Ikea n’a pas tardé à réagir à ces accusations:

"Nous reconnaissons que l'abattage illégal reste un problème mondial très répandu et travaillons de manière proactive pour mettre en œuvre des mesures visant à vérifier que nos fournisseurs respectent la légalité", a expliqué à Reuters le géant suedois, affirmant qu'il avait commencé un audit indépendant des pratiques en Ukraine.

En 2017, ikea avait été au cœur d’une polémique similaire. Le magazine de France 2 Cash investigation avait remonté la chaîne de ses sous-traitants dans les forêts de Transylvanie, en Roumanie et avait révélé que certains d’entre eux s’approvisionnaient illégalement en bois.

Coralie Cathelinais Journaliste BFM Éco