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Coronavirus : la dégradation de la biodiversité en question

Déforestation, intensification de l’agriculture… L’impact de l’homme sur les écosystèmes a progressivement rapproché les humains de la faune sauvage.

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Publié le 04 avril 2020 à 18h30, modifié le 07 avril 2020 à 05h45

Temps de Lecture 8 min.

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Des terres agricoles gagnées sur la forêt à Calang, dans la province d’Aceh en Indonésie, le 3 avril.

« Nous envahissons les forêts tropicales et autres paysages sauvages, qui abritent tant d’espèces animales et végétales et au sein de ces créatures, tant de virus inconnus. Nous coupons les arbres ; nous tuons les animaux ou les envoyons sur des marchés. Nous perturbons les écosystèmes et débarrassons les virus de leurs hôtes naturels. Lorsque cela se produit, ils ont besoin d’un nouvel hôte. Souvent, cet hôte, c’est nous. »

C’est ainsi que l’écrivain américain David Quammen résume, dans une récente tribune au New York Times, pourquoi nous sommes en grande partie responsables de la pandémie de Covid-19. En 2012, ce journaliste scientifique a publié Spillover. Animal Infections and the Next Human Pandemic (« Débordement. Les infections animales et la prochaine pandémie humaine, non traduit »). C’est un récit de son périple à travers la planète aux côtés des meilleurs scientifiques, sur les traces des maladies infectieuses émergentes.

« Les Etats ne sont pas préparés »

Huit ans plus tard, depuis sa maison du Montana, il observe cette crise avec frustration. « Lorsque je travaillais sur mon livre, les experts me prédisaient exactement ce qui est en train de se passer, raconte-t-il. La seule chose qui me surprend aujourd’hui, c’est à quel point les Etats ne sont pas préparés. »

Début 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait d’ailleurs inscrit une « maladie X » dans la liste des pathologies pouvant potentiellement provoquer un « danger international ». « La maladie X, disions-nous à l’époque, résulterait probablement d’un virus d’origine animale et émergerait quelque part sur la planète où le développement économique rapproche les humains et la faune, a expliqué Peter Daszak, qui a participé aux discussions de l’OMS et préside EcoHealth Alliance, une organisation américaine travaillant sur la santé humaine et la protection de la nature. La maladie X se propagerait rapidement et silencieusement ; exploitant les réseaux de voyages et de commerce humains, elle atteindrait plusieurs pays et serait difficile à contenir. » Autrement dit, Covid-19 est la maladie X.

Cette crise sanitaire sans précédent était-elle donc totalement prévisible ? Et dans quelle mesure est-elle liée à l’effondrement de la biodiversité ? Pour un nombre croissant de scientifiques, il ne fait aucun doute qu’il existe un lien étroit entre l’émergence de ces maladies et les dégâts causés à l’environnement.

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