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Coronavirus : les hôpitaux se préparent à la « priorisation » de l’accès aux soins en cas de saturation des services

Un texte doit guider les médecins, en s’appuyant sur le « score de fragilité », qui classe les patients selon leur état de santé préalable à la maladie, et l’adapte aux spécificités du Covid-19.

Par  et

Publié le 18 mars 2020 à 04h23, modifié le 18 mars 2020 à 16h07

Temps de Lecture 5 min.

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Transfert par hélicoptère d’un patient à l’hôpital Emilie-Muller de Mulhouse (Haut-Rhin), le 17 mars.

Le document s’intitule « Priorisation de l’accès aux soins critiques dans un contexte de pandémie ». Remis à la direction générale de la santé (DGS) mardi 17 mars, il vise à aider les médecins à opérer des choix dans l’éventualité d’une saturation des lits de réanimation pour les patients Covid-19. Des décisions difficiles à prendre, qui devront combiner respect de l’éthique et principe de réalité.

« Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Quand on aura une pression énorme pour admettre des patients qui attendront à la porte, la question va se poser franchement », explique Bertrand Guidet, chef du service de médecine intensive réanimation à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, qui a participé à la rédaction de ce texte commandé il y a une dizaine de jours par le ministère de la santé à différentes sociétés savantes.

Les responsables sanitaires ont commencé à évoquer publiquement cette hypothèse d’une sélection. « Ce serait catastrophique de devoir en arriver à trier des personnes (…) en réanimation car il n’y a pas de place », a déclaré Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, lundi 16 mars, sur France Inter.

« Médecine de guerre »

Alors que le nombre de cas de Covid-19 double toutes les soixante-douze heures, l’inquiétude monte. Signe qu’un cap est en train d’être franchi, la Fédération hospitalière de France, la structure qui représente les hôpitaux publics, a estimé, mardi 17 mars, que l’on pouvait désormais parler pour « certains » de ses établissements de « médecine de guerre », en faisant allusion à la saturation totale des services de réanimation dans le Haut-Rhin.

Le texte remis à la DGS mardi présente notamment un arbre décisionnel pour aider les médecins non réanimateurs à établir un pronostic et à prioriser les malades. Il s’appuie sur un indicateur déjà bien connu des soignants, le « score de fragilité » – qui classe les patients selon leur état de santé préalable à la maladie – et l’adapte aux spécificités du Covid-19. Il rappelle aussi les principes éthiques déjà établis en réanimation comme la non-malfaisance, le respect de l’autonomie et de la dignité des patients.

« Dans toutes les situations, nous avons un critère : celui du juste soin pour le juste patient », souligne Alexandre Demoule, réanimateur à la Pitié-Salpêtrière (Paris 13e). « La réanimation, ce sont de gros moyens et des traitements qui peuvent être très invasifs. Quand vous les instituez, l’objectif est que le patient survive dans de bonnes conditions et ressorte avec une autonomie et une qualité de vie raisonnables. Si au terme de son séjour en réanimation, le patient ne récupère pas et reste grabataire dans un lit, c’est un échec », insiste le médecin.

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