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Coronavirus : Gilead accélère l'essai de son possible médicament en Chine

Le 27 avril on saura si le remdesivir de la société californienne est efficace contre le COVID-19. Une bataille autour des brevets sévit dans le contexte de crise sanitaire.

Les deux essais cliniques réalisés dans la province de Hubei, en Chine, visent à inclure quelque 760 patients présentant des symptômes graves dans l'un (essai démarré le 6 février), légers à modérés dans l'autre (essai démarré le 13 février).
Les deux essais cliniques réalisés dans la province de Hubei, en Chine, visent à inclure quelque 760 patients présentant des symptômes graves dans l'un (essai démarré le 6 février), légers à modérés dans l'autre (essai démarré le 13 février). (STR/AFP)

Par Catherine Ducruet

Publié le 25 févr. 2020 à 17:47Mis à jour le 25 févr. 2020 à 18:54

Bientôt un médicament pour traiter les malades du COVID-19 ? On le saura le 27 avril, date à laquelle seront connus les résultats des essais cliniques de Phase III menés en Chine avec le remdesivir de l'américain Gilead, le traitement potentiel le plus avancé, ainsi que l'ont annoncé, mardi, les autorités chinoises.

Ces essais coordonnés par le China-Japan Friendship Hospital sont menés dans différents hôpitaux de la province de Hubei. Ils visent à inclure quelque 760 patients, des cas graves (pour l'essai démarré le 6 février) et des cas légers à modérés (essai démarré le 13 février). Deux tiers des patients recevront le médicament et les autres un placebo. Après traitement, ils seront suivis pendant 28 jours. Le remdesivir avait été initialement développé pour lutter contre le SRAS, puis contre Ebola, mais chaque fois il n'a pu aller au bout du parcours l'épidémie ayant cessé. Son innocuité a ainsi déjà été vérifiée, ce qui explique qu'il soit déjà en Phase III, la dernière étape avant l'autorisation.

Poule aux oeufs d'or

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Que l'annonce de la date à laquelle les résultats seront communiqués émane de la direction de l'Office chinois de la propriété intellectuelle a de quoi surprendre. Mais ce serait ignorer la sourde bataille autour des brevets sur le remdesivir qui se déroule dans l'ombre. A ce jour, le produit n'a encore été ni approuvé ni cédé en licence dans aucun pays.

La direction de l'Office des brevets a indiqué mardi que la Chine n'avait pas encore accordé à l'entreprise californienne toute la protection qu'elle réclame sur le produit. Cette dernière a en effet déposé huit demandes portant sur la structure de la molécule active, les méthodes de production du produit et son utilisation. Trois seulement lui ont été accordées. Les cinq autres sont actuellement bloquées. Or, Gilead voudrait bien ne pas voir lui échapper ce qui pourrait devenir une poule aux oeufs d'or, si tant est que le traitement s'avère efficace.

Autorisation de Gilead

Mais une demande de brevet sur les applications du remdesivir au COVID-19, il y a quelques semaines, par des chercheurs de l'Institut de virologie de Wuhan, montre que la situation n'est pas si simple. D'autant que plusieurs sociétés chinoises, parmi lesquelles BrightGene basée à Suzhou, ont déjà copié avec succès le médicament et produit en masse son principe actif. L'entreprise affirmait récemment vouloir obtenir l'autorisation de Gilead pour le commercialiser, autorisation difficile à refuser dans un contexte de crise sanitaire. L'industrie pharmaceutique garde en mémoire la bataille perdue par les laboratoires au début des années 2000, lorsqu'ils avaient voulu, au nom de la protection des brevets, empêcher l'Afrique du Sud de produire des médicaments contre le Sida alors que l'épidémie flambait en Afrique.

De son côté, Gilead dispose déjà de stocks du produit et des matières premières nécessaires à sa fabrication qui lui permettent de fournir les lots destinés aux essais cliniques et à un usage compassionnel (limité). Et avant qu'on soit encore sûrs de l'efficacité du produit, le rythme de la production a aussi été accéléré en interne et via les sous-traitants. « Afin d'accroître les quantités disponibles, deux formulations coexistent : une forme liquide et une forme sèche surgelée », peut-on lire sur le site de la société.

Catherine Ducruet 

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