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Bayer : le rachat de Monsanto vire au cauchemar

Le groupe pharmaceutique allemand vaut désormais 52 milliards d’euros, c’est moins que la somme dépensée, 63 milliards de dollars (56 milliards d’euros), pour s’offrir l’inventeur du Roundup.

Par  (Berlin, correspondance)

Publié le 29 mars 2019 à 11h18, modifié le 27 avril 2019 à 08h41

Temps de Lecture 4 min.

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Une usine Bayer à Leverkusen, en Allemagne, en 2013.

Quand s’arrêtera la descente aux enfers de Bayer ? Le groupe pharmaceutique et agrochimique allemand, qui a racheté Monsanto à l’été 2018, a une nouvelle fois dégringolé en Bourse, jeudi 28 mars. La chute fait suite à un jugement en sa défaveur à San Fancisco, mercredi soir : un jury a associé le cancer d’un plaignant au défaut d’information de Monsanto sur les risques liés à l’utilisation de son produit phare, le Roundup, à base de glyphosate. Bayer a été condamné à payer 80,3 millions de dollars (71,5 millions d’euros) de dommages et intérêts à la victime, Edwin Hardeman, âgé de 70 ans.

Au cours de la journée de jeudi, la valeur en Bourse de Bayer s’est effondrée jusqu’à 55 euros, avant de remonter en fin de séance. C’est son plus bas niveau depuis 2012, et près de la moitié de ce qu’elle représentait avant la fusion avec le semencier américain. Bayer, qui pesait 136 milliards d’euros en 2015, ne vaut plus désormais que 52 milliards. C’est moins que ce que le groupe a déboursé pour racheter Monsanto. La transaction la plus onéreuse jamais opérée par un groupe allemand – 63 milliards de dollars (56,4 milliards d’euros) – s’est transformée en cauchemar pour les actionnaires.

Bayer s’est dit « déçu » de la décision du jury, jeudi matin, et déclaré son intention de faire appel. « Ce jugement ne change rien au poids de quatre décennies de travail scientifique et aux conclusions des autorités de régulation dans le monde entier, qui soutiennent que notre herbicide à base de glyphosate est sûr et non cancérigène, » a fait savoir le groupe. Bayer estime que le jugement n’aura pas de conséquences sur les autres procès en cours.

Pourtant, rien n’est moins sûr. Onze mille deux cents plaintes liées au glyphosate ont été déposées aux Etats-Unis contre l’entreprise. L’effondrement du cours reflète bien l’inquiétude des investisseurs : voir le groupe grevé par l’accumulation des déconvenues judiciaires et des dommages et intérêts. Le procès de mercredi est la deuxième défaite sévère de Bayer en mois d’un an dans des affaires liées à l’herbicide.

« Destructeur de valeur »

En août 2018, un jury californien avait condamné le groupe allemand à verser 289 millions de dollars de dommages et intérêts à Dewayne Johnson, un jardinier atteint d’un lymphome non hodgkinien qu’il attribue au Roundup. La peine avait été ramenée à 78 millions de dollars en appel par une magistrate professionnelle, mais le jugement avait été maintenu sur le fond. Mercredi, à San Francisco, le jury populaire se prononçait dans une affaire similaire. Dans un jugement en deux phases, dont le premier a été rendu la semaine dernière, il a estimé qu’il existe un lien entre utilisation du désherbant à base de glyphosate et cancer, mais aussi que Monsanto n’avait pas suffisamment informé le plaignant des dangers qu’il encourait en l’employant.

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