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Pour la chimie allemande, le temps des vaches grasses est révolu

Le bas niveau du Rhin, qui complique la production et le transport, et la conjoncture, tant nationale qu’internationale, pèsent sur les résultats du secteur.

Par  (Berlin, correspondance)

Publié le 28 février 2019 à 11h13

Temps de Lecture 4 min.

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Au siège de BASF, premier groupe chimiste mondial, à Ludwigshafen (Rhénanie-Palatinat, ouest de l’Allemagne), le 26 février.

Le Rhin est le fleuve emblématique de la chimie allemande : son eau sert au refroidissement des processus de production et son lit au transport des matières premières et des produits transformés. En outre, il baigne les grands sites : Ludwigshafen (Rhénanie-Palatinat), le plus grand complexe chimique du monde et siège du numéro un du secteur, BASF, mais aussi Leverkusen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), patrie de Bayer.

Rien d’étonnant à ce que le niveau historiquement bas du fleuve, conséquence de la chaleur de l’été 2018, se reflète sur les résultats de la branche, annoncés en baisse cette semaine, après des années de vaches grasses. Or, la chimie, qui fournit presque tous les secteurs industriels, est considérée comme un indicateur avancé de la conjoncture.

BASF, premier groupe chimiste mondial, a ainsi vu s’effondrer son bénéfice après impôts de presque 20 %, en dépit d’une progression de 2,4 % de son chiffre d’affaires, à 62,7 milliards d’euros. Le bas niveau du Rhin a touché directement la production du groupe l’été dernier. Pour la même raison, les fortes perturbations du transport fluvial ont plombé ses livraisons, de même que celles de son principal client, l’automobile allemande (18 % de son chiffre d’affaires), par ailleurs empêtrée dans les nouvelles procédures d’homologation antipollution WLTP des véhicules. Hors Allemagne, BASF a également souffert d’une baisse de la demande en Chine, affectée par les suites du conflit douanier avec les Etats-Unis.

La situation ne devrait pas s’éclaircir à court terme. Le PDG du groupe de Ludwigshafen, Martin Brudermüller, a annoncé mardi matin « un premier semestre très difficile ». Non seulement les problèmes liés aux tensions commerciales avec la Chine, premier marché du monde pour la chimie, ne sont pas résolus, mais la perspective d’un Brexit dur aurait également des conséquences désastreuses pour BASF, au moment où la firme affronte les coûts d’une réorganisation de ses activités. Le groupe espère cependant une amélioration au second semestre, si la situation géopolitique évolue favorablement.

Difficultés logistiques

Ses concurrents, eux aussi, ont souffert. Depuis le début des années 2000, le groupe Bayer s’est séparé de ses activités de chimie industrielle, mises en Bourse sous les noms de Lanxess (2004) et Covestro (2017). Ce dernier est aujourd’hui numéro un mondial des polyuréthanes, ces mousses souples utilisées notamment dans l’ameublement et l’isolation. Covestro a subi de plein fouet les difficultés logistiques de l’été et la conjoncture défavorable, en plus d’une concurrence accrue sur ses produits-phares. Son résultat opérationnel s’est effondré au quatrième trimestre 2018, et il pourrait reculer de moitié en 2019, a prévenu le groupe, pour atteindre 1,5 à 2 milliards d’euros, contre 3,2 milliards l’an dernier.

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