L'Europe approuve sous conditions le rachat de Monsanto par Bayer
Le géant allemand de la chimie va devoir céder un vaste ensemble d'activités afin de dissiper les craintes de l'Europe quant à la concurrence.
Par Enrique Moreira
Sur la route du rachat du spécialiste des pesticides, Monsanto, Bayer vient de franchir une nouvelle étape. La Commission européenne a en effet donné son autorisation, ce mercredi.
L'institution a toutefois tenu à conditionner ce rachat à la cession d'un vaste ensemble d'activités du géant allemand de la Chimie.
« Nous avons autorisé le projet de rachat de Monsanto par Bayer parce que les mesures correctives proposées par les parties, qui dépassent largement les 6 milliards d'euros, répondent pleinement à nos préoccupations en matière de concurrence », a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
BASF en embuscade
Plus précisément, les conditions comprennent la cession des activités mondiales de Bayer dans « les semences de grandes cultures comme le canola, le coton et le soja (à quelques exceptions près en Asie) », précise le chimiste allemand dans son communiqué.
Le groupe devra également céder sa plateforme R & D pour le blé hybride, ses activités mondiales de semences potagères, celles de glufosinate-ammonium ainsi que certains herbicides à base de glyphosate en Europe, principalement à usage industriel.
Enfin, Bayer devra « transférer trois projets de recherche dans le domaine des herbicides non sélectifs ». Le groupe précise aussi que l'autre chimiste allemand, BASF, « est l'acheteur prévu de ces actifs ».
Dans l'attente des Etats-Unis
Si l'autorisation de l'Union européenne est une bonne nouvelle pour Bayer, le rachat de Monsanto ne devrait pas intervenir avant le deuxième trimestre 2018.
La procédure, contre laquelle se sont largement mobilisées les ONG écologistes, doit encore obtenir l'approbation des autorités américaines. Bayer et Monsanto assure d'ailleurs « travailler en étroite collaboration » avec celles-ci.
Le géant de la chimie assure toutefois avoir d'ores et déjà reçu l'autorisation « de plus de la moitié des 30 autorités réglementaires » auxquelles la fusion avec Monsanto a été soumise dont la Chine et le Brésil. Le reste ne semble qu'une question de temps, à en croire le dirigeant de Bayer, Werner Baumann. En février dernier, il se disait « confiant dans le fait de pouvoir lever complètement les inquiétudes des autorités ».
Enrique Moreira