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85% des tampons et serviettes hygiéniques contiendraient du glyphosate

Les fumigations de roundup sur les cotons transgéniques se font quand le cocon est ouvert. Issouf Sanogo/AFP

Le pourcentage de ce produit, plus connu sous le nom commercial de Roundup, atteint même 100% pour les cotons et gazes stériles, selon une étude argentine.

«85% de tous nos tests sont positifs pour le glyphosate et 65% pour son dérivé, l'AMPA. Mais pour les cotons et les gazes, le pourcentage est de 100%», explique le professeur de chimie Damian Marino, membre de l'EMISA (Espace multidisciplinaire d'interaction socioenvironnementale) de l'Université argentine de La Plata. Selon leur étude, 85% des tampons et serviettes hygiéniques contiennent cet herbicide puissant, plus connu sous son nom commercial de Roundup, du géant américain Monsanto, dont la ministre française de l'Ecologie Ségolène Royal disait, en juin dernier, vouloir interdire la commercialisation.

«Résultats inquiétants»

Les chercheurs ont présenté les résultats de leurs recherches au troisième Congrès national des peuples contaminés (pueblos fumigados) qui s'est tenu la semaine dernière à Buenos Aires. «Il y a des marques qui ne contiennent aucun des deux (glyphosate et son dérivé), d'autres qui en contiennent un, et enfin d'autres qui contiennent les deux».

«Les résultats de ces recherches sont très inquiétants. Quand on utilise des gazes et du coton pour guérir des blessures, où pour un usage intime, on croit qu'il s'agit de produits stérilisés et, en fait, ils sont contaminés avec une substance cancérogène» affirme le docteur Medardo Avila Vazquez, référent du réseau des médecins des Peuples contaminés. Il poursuit: «La majorité de la production de coton de notre pays est transgénique et résistant au glyphosate. Ils reçoivent une fumigation quand le cocon est ouvert. Le glyphosate se condense donc dans le produit».

Medardo Avila Vazquez, président du Congrès, avoue que «l'étude nous a tous surpris car en réalité notre objectif est de démontrer la présence de cette substance cancérogène dans les aliments. Le travail de l'Université de la Plata ouvre une nouvelle porte».

« Lors de tests urinaires, nous nous sommes aperçus que 43% des personnes présentaient du glyphosate, au moins à l'état de traces »

Damian Marino reconnaît que cette recherche n'était pas le premier objectif du groupe de scientifiques: «Nous cherchions (où se concentrent) le glyphosate et son dérivé quand il est appliqué de façon aérienne, jusqu'où se répand la substance quand elle est appliquée en fumigation».

«Ce pesticide ne s'accumule pas dans l'organisme mais les expositions répétées peuvent perturber le métabolisme humain» analyse, pour Ouest France ,le docteur Laurent Chevalier, attaché au CHU de Montpellier et chef de l'Unité de médecine environnementale. «Nous nous sommes aperçus lors de tests urinaires que 43% des personnes examinées présentaient du glyphosate, au moins à l'état de traces». Cette contamination est le plus souvent d'origine alimentaire.

Pour Laurent Chevalier, auteur de Le livre antitoxique, si les tampons contiennent du glyphosate, «les muqueuses peuvent être effectivement une voie de contamination. De façon générale, la paroi vaginale est très absorbante et davantage encore pendant les règles».

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