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L’ONU dénonce des « opérations planifiées » de la Birmanie contre les Rohingya

Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, qui n’a toujours pas pu se rendre sur place, répète qu’on ne peut « pas exclure la possibilité d’actes de génocide ».

Le Monde avec AFP

Publié le 18 décembre 2017 à 19h42, modifié le 18 décembre 2017 à 19h42

Temps de Lecture 1 min.

Des réfugiés rohingya dans un camp au Bangladesh, le 18 décembre.

Pour Zeid Ra’ad Al-Hussein, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, la responsabilité de la Birmanie dans les violentes attaques contre la minorité musulmane des Rohingya est clairement établie, car « ces opérations avaient été organisées et planifiées ». Dans une interview accordée à l’AFP, il répète ce qu’il avait déjà dit auparavant, à savoir qu’on ne peut « pas exclure la possibilité d’actes de génocide ».

Entre fin août et fin septembre, l’armée birmane a attaqué cette minorité dans l’Etat de l’Arakan (appelé Rakhine par le gouvernement), forçant au moins 655 000 personnes à fuir et trouver refuge dans des camps de fortune au Bangladesh. Ni l’ONU ni aucune ONG n’ont été autorisées par les autorités birmanes à se rendre sur place. Les seules données et témoignages ont été récoltés dans les camps. Un rapport de l’ONU parle « de crimes horribles, d’enfants pourchassés et égorgés », selon Zeid Ra’ad Al-Hussein.

Ni l’ONU, ni des ONG sur place

Un père et son enfant atteint de diphtérie dans une clinique gérée par Médecins sans frontières, le 18 décembre à Cox’s Bazar, au Bangladesh.

Médecins sans frontières (MSF) a été la première organisation à publier une évaluation du nombre de victimes. Ils estiment qu’au bas mot 6 700 Rohingya, dont au moins 730 enfants de moins de 5 ans, ont été tués depuis août. Cette évaluation, très conservatrice, se fonde sur une étude de mortalité réalisée auprès de 2 434 foyers représentant 11 426 individus parvenus dans les camps de réfugiés. Mais comme le dit l’ONG :

« Notre chiffre est clairement sous-estimé car il n’inclut pas les ménages totalement exterminés ni les populations restées au Myanmar [nom officiel de la Birmanie]. Nous n’avons pu interviewer que les survivants qui sont parvenus jusqu’aux camps. »

Les autorités birmanes ont toujours démenti avoir commis des atrocités. Elles justifient leurs actions militaires par l’attaque, le 25 août, de plusieurs postes de police de l’Arakan par des rebelles de l’Armée du salut des Rohingya d’Arakan (ARSA). Zeid Ra’ad Al-Hussein ne croit pas à la thèse de la répression contre des rebelles, en soulignant que ce sont bien les civils qui ont été clairement ciblés.

Interrogé sur le niveau de responsabilité de la dirigeante birmane et Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, il a estimé que ce sera là aussi aux tribunaux de trancher.

« Il existe aussi le crime d’omission : si vous étiez totalement au courant que ces développements se déroulaient et que vous n’avez rien fait pour y mettre un terme, vous pourriez être tenu pour responsable. »

Le Monde avec AFP

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