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Les apiculteurs dénoncent l’autorisation d’un nouveau néonicotinoïde en France

Les récoltes de miel restent catastrophiques, les ruches se vident de leurs occupantes, et l’Anses donne son accord à une molécule « tueuse d’abeilles ».

Par  et

Publié le 19 octobre 2017 à 19h35, modifié le 20 octobre 2017 à 11h16

Temps de Lecture 4 min.

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Selon l’UNAF, le sulfoxaflor est aussi un néonicotinoïde – sans être classé comme tel par les industriels et les agences réglementaires en Europe.

Les apiculteurs français sont furieux. Alors que la récolte de miel de 2017 se révèle aussi catastrophique que celle de 2016 – elle n’atteint pas 10 000 tonnes, soit trois fois moins que dans les années 1990 –, l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) a dénoncé, jeudi 19 octobre, l’autorisation de mise sur le marché par la France du sulfoxaflor. Ce nouvel insecticide, développé par l’entreprise Dow AgroSciences, est introduit sur le marché alors que les néonicotinoïdes, en voie d’interdiction en Europe, doivent être bannis en France par la loi de reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages dès 2018 – des dérogations demeurant possibles jusqu’en 2020.

Selon l’UNAF, qui s’appuie sur plusieurs études scientifiques, le sulfoxaflor est un néonicotinoïde, mais non classé comme tel par les industriels et les agences réglementaires en Europe. Il agit, en tout cas, comme les néonicotinoïdes, en se fixant sur les mêmes récepteurs du système nerveux central.

En 2013, la Commission européenne avait décidé un moratoire interdisant trois des cinq néonicotinoïdes en usage. Une suppression définitive de l’ensemble de cette famille en Europe est à l’étude. Alors pourquoi en autoriser un nouveau en France ? « C’est honteux, scandaleux, pitoyable et irresponsable vis-à-vis des générations futures, s’étrangle Gilles Lanio, le président de l’UNAF. Je n’en reviens toujours pas ! »

Evaluation alarmante

L’affaire met le monde apicole d’autant plus en colère qu’elle survient alors que vient d’être publiée, dans la revue PLoS One, une évaluation alarmante du déclin des invertébrés : depuis 1989, les aires protégées allemandes ont perdu environ 80 % de leurs populations d’insectes volants. Un chiffre qui reflète très probablement la situation dans le reste de l’Europe. La cause la plus plausible identifiée par les chercheurs étant l’intensification du recours aux pesticides, dont les néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semences.

Au niveau européen, le sulfoxaflor est autorisé depuis 2015. Et ce bien que l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ait pointé dans le dossier d’homologation transmis par Dow AgroSciences « des informations manquantes requises dans le cadre réglementaire » et n’exclue pas, pour certains usages, « un risque élevé pour les abeilles », ainsi qu’un « risque à long terme élevé pour les petits mammifères herbivores ».

En France, l’Anses a autorisé deux produits à base de sulfoxaflor en septembre

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